Hôpital Saint-Jean

L'hôpital Saint-Jean est un complexe de bâtiments désagréable à l'oeil. A côté du bâtiment originel bâti dans le style de la Renaissance grecque, aux capacités d'accueil manifestement réduites s'étale un édifice disgracieux en béton, noirci par la pollution industrielle, hangar de plain-pied aménagé. Cette extension fut construite à la hâte à l'initiative du directeur Faro Wakes à l'occasion de l'épidémie de grippe espagnole. La maison-mère accueille aujourd'hui les bureaux de l'équipe dirigeante et les salles de réception, mais plus aucun patient.
Des cabanes de stockage s'étalent sur le parvis goudronné qui séparent le bâtiment de la direction du centre de soins ; et sur le parvis les ambulances vont et viennent dans un brouhaha de sirènes, des bruits métalliques, de cris racoleurs, de cornes de brumes et de rumeur des chantiers navals voisins. Des panaches de fumée noire des usines de la Bath Iron Works encadrent l'hôpital de part et d'autre, évocant les cornes du Baphomet. Un peu plus loin, sur les docks, les torchères rougeoient.

Sur ces cabanes des slogans tapageurs "ICI LES MEILLEURS TAUX" ; "PRÊTS ABORDABLES" ; "NE NEGLIGEZ PAS VOTRE SANTE" tentent d'aguicher les patients en détresse pour leur prêter de l'argent à des taux usuriers.

On sait en effet les tarifs pratiqués par l'hôpital Saint-Jean extrêmement élevés, surtout depuis qu'elle est devenue une institution de premier plan avec l'arrivée de Faro Wakes et le recrutement immédiat de Derrick Festen en 1916. On sait aussi que les prêteurs ont la bénédiction de Wakes pour s'installer sur le parvis et que l'hôpital touche une commission pour les prêts réalisés.

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